« 30% de la pêche mondiale est illégale » et se retrouve ensuite dans notre assiette. C’est notamment pour répondre à ce problème que Clément Galic a créée sa société Unseenlabs. Elle est spécialisée dans le renseignement, s’appuyant sur la détection des ondes électromagnétiques. L’entreprise peut ainsi repérer des bateaux illégaux, grâces à leurs émissions. Créée en 2015 à Rennes, la startup s’appuie sur une technologie spatiale. Son premier satellite doit d’ailleurs être lancé cette année, comme elle vient de l’annoncer, mercredi 19 juin 2019 depuis le salon du Bourget. Il s’agit d’une « grande étape » pour le co-fondateur de l’entreprise, qui va lui permettre de « produire de la donnée commerciale » et ainsi « nourrir [ses] clients ».
Un satellite de moins de 10kg
Ces derniers sont avant tout « de gros acteurs du domaine maritime, étatique ou non » explique Clément Galic. Leur action n’est pas militaire mais bien civile, travaillant avec « des armateurs et des assureurs » qui ont besoin d’avoir « une connaissance de l’activité en mer ». Au delà de la pêche, il peut s’agir d’une lutte contre la pollution, et notamment les dégazages sauvages, ou encore du respect des zones maritimes. La force d’Unseenlabs c’est sa technologie. Car avec le lancement de ce cube satellite, de moins de 10kg, ils se positionnent comme « premier opérateur français » dans ce domaine. Les besoins sont pourtant très importants, car actuellement, il existe « peu de solutions efficaces » pour détecter les navires illégaux.
Rennes, connu pour le spatial en Europe
Le choix de la capitale bretonne pour lancer une activité spatiale peut surprendre. Pourtant, « Rennes est connue au niveau européen » dans ce domaine, mais paradoxalement « pas en France » précise Clément Galic. Ce choix de la localisation, lui et son frère l’ont d’abord fait car ils sont originaires de la région. Tous les deux « issus du spatial toulousain », ils ont privilégié Rennes pour créer leur startup en raison de son « appui à l’innovation ». Ils ont depuis bénéficié d’un accompagnement de Rennes Atalante (devenue le Poool), et sont actuellement incubés aux Champs Blancs. Leur société est désormais constituée de 6 personnes, recrutées sur place car « le coeur du métier ce sont de bons ingénieurs et bons développeurs ». Et dans ce domaine « à Rennes il y a tout ce qu’il faut », aussi bien sur le volet télécom que cybersécurité.
Présents au Bourget avec l’écosystème breton
Clément Galic aime d’ailleurs à rappeler qu’ils « ne sont pas les seuls à faire du spatial en Bretagne » car il existe déjà d’autres acteurs comme CLS, Kermap et Syrlinks. Le secteur aurait donc « le vent en poupe » dans la région. D’autant qu’il existe « pas mal de constructeurs qui savent faire du spatial » localement. C’est également en groupe qu’ils se sont rendus cette semaine au salon du Bourget 2019, sous l’égide du pavillon Bretagne. Un endroit où ils pourront retrouver « fournisseurs et clients » afin de continuer à faire décoller leur société. Le décollage de leur satellite est lui annoncé le jour de la visite du Président de Région Loïg Chénais-Girard au salon du Bourget. Une manière de mettre en peu plus en lumière le travail de cette startup, en attendant de faire de même avec celui des pêcheurs illégaux.