Sa sonde de détection des cyber-menaces en temps réel lui a valu une certification de l’ANSSI, l’Agence Nationale pour la Sécurité des Systèmes d’Information. Un précieux label qu’elle est la seule à avoir obtenu en 2019 avec Thalès, l’acteur le plus important du marché employant près de 2000 experts dans la filière.
De 5 salariés en 2015 à 50 en 2020 pour 10 millions de chiffre d’affaires 2019, Gatewatcher connaît une croissance fulgurante et évolue sur un marché ultra porteur, les cyberattaques se multipliant, toujours plus virulentes. Rencontre avec Aubin de Belleroche, responsable du site Gatewatcher de Rennes.
Pourquoi avoir choisi Rennes pour votre première implantation en région ? Quels sont les atouts du territoire ?
Notre siège est situé dans le 8e arrondissement de Paris mais nous avons pour objectif de nous développer en région et à l’international. Nous avons décidé de nous implanter à Rennes pour plusieurs raisons.
D’abord, pour son écosystème industriel, économique et académique en cybersécurité. Beaucoup d’entreprises de la filière y sont implantées. De nombreuses formations y sont proposées et le nombre de chercheurs et d’étudiants ne cessent d’augmenter. Le vivier de talents y est donc important.
Du point de vue de la qualité de vie, Rennes est également un choix très intéressant. Située en Bretagne, proche de la mer, à taille humaine, la ville offre un patrimoine et une offre culturelle très attractive ainsi qu’une gastronomie de qualité.
Pourquoi avoir choisi le quartier d’affaires EuroRennes et du Whoorks ?
Indéniablement, l’un des atouts principaux de Rennes est sa proximité avec Paris (seulement 1h25 en train). C’est aussi pour cela que nous avons choisi le Whoorks Rennes Gare*. Situé en plein cœur du quartier d’affaires de la gare, à EuroRennes, cet immeuble moderne et ultra-connecté s’est imposé comme la meilleure solution pour nous, de par son emplacement, la qualité de ses prestations et services et ses locaux attractifs pour accueillir nos clients, partenaires et futurs talents.
Travailler à Rennes en restant connecté à Paris, c’est possible ?
Avec un aller-retour Rennes-Paris faisable dans la journée qui permet d’être le soir chez soi, la possibilité de travailler dans le train, et la proximité d’EuroRennes avec la gare, il n’y a que des avantages à s’installer à Rennes ! En train, je mets autant de temps qu’une personne habitant la région parisienne à rejoindre les locaux de Gatewatcher à Paris. Et avec la mise en place du télétravail et d’événements d’entreprise à Paris et bientôt à Rennes, on se sent totalement connectés avec la capitale, sans ses inconvénients !
Comment Gatewatcher compte-t-elle profiter du dynamisme de l’écosystème rennais dans la filière cyber ?
Ici, l’écosystème est tel que l’on en oublierait que Rennes est une métropole à taille humaine. Nous travaillons avec beaucoup d’entreprises locales.
Les activités du ministère des Armées qui s’y sont développées ont contribué à faire de Rennes le territoire incontournable de la cybersécurité en Europe. Nous travaillons beaucoup avec la DGA Maîtrise de l’information (Direction Générale de l’Armement) basée à Bruz près de Rennes (qui compte aujourd’hui plus de 550 experts en cybersécurité et cyberdéfense). Aussi, être basé à Rennes était nécessaire pour éviter de multiplier les aller-retours depuis Paris. C’est également à Rennes que s’est implanté le Commandement Cyber (ComCyber) inauguré en 2019.
La ville a réellement cette image de centre européen et mondial de la cybersécurité. A l’international, quand on pense « cybersécurité en France », on pense « Rennes » ! Pour preuve, chaque année s’y déroule la European CyberWeek durant laquelle nous sommes présents et nous animons un colloque.
En quoi le bassin rennais constitue-t-il un vivier de talents pour les entreprises de la cyber ?
Les formations proposées ici sont de grande qualité et vont nous permettre de recruter de jeunes talents sortant d’école et des alternants.
Rennes compte aujourd’hui plus de 75 PME et 150 chercheurs couvrant la majorité des domaines techniques et scientifiques de la cybersécurité. C’est un territoire de recherche avec 200 étudiants spécialisés, 1 000 étudiants sensibilisés en cybersécurité par an et 90 doctorants. Et la création d’une CyberSchool, Ecole Universitaire de Recherche en Cybersécurité unique en Europe, va renforcer ces effectifs.
Face à la pandémie mondiale et à la généralisation du télétravail, quel rôle les entreprises de la cybersécurité ont-elles à jouer aujourd’hui ?
Cela a mis le sujet de la cybersécurité sur le devant de la scène, même s’il était déjà d’actualité suite à la médiatisation d’importantes cyberattaques. Elles concernent les ransomware, ces logiciels malveillants qui bloquent l’accès des entreprises à leur propre réseau et le monnayent contre une rançon.
La pandémie nous a poussé à prendre la parole dans les médias pour sensibiliser les entreprises sur les risques existants, souvent méconnus. Et nous avons bien sur accompagné nos clients dans le maintien opérationnel de leurs infrastructures dans un contexte dégradé de développement du télétravail en urgence.
La plupart des grandes entreprises réalisent maintenant la nécessité de se protéger. Mais l’enjeu se situe aujourd’hui surtout au niveau des PME, pour lesquelles s’équiper représente un coût important. C’est pour cela que nous développons une offre adaptée à leur taille et à leur budget.
Comment avez-vous adapté votre stratégie de développement à la situation actuelle ?
Le contexte nous a permis de déployer le télétravail à grande échelle au sein de l’entreprise. Nous avons « grandi » puisque nous avons dû monter en compétence sur les plans informatique et managérial.
A la fin du confinement, la grande majorité de nos salariés a plébiscité une poursuite du télétravail. Cette flexibilité des modes de travail nous permet aujourd’hui de réduire la taille de nos locaux parisiens, et de faire des économies substantielles, réinvesties dans les équipements en télétravail et en région. Cela a également accéléré notre implantation à Rennes et motivé certains de nos salariés à s’installer ici.
Notre implantation rennaise est en ce sens un véritable atout : elle va nous permettre de recruter des candidats qui ne souhaitent pas travailler à Paris. S’installer en région parisienne est parfois un véritable frein pour les candidats. Avec le télétravail et nos bureaux à Rennes, nous avons maintenant toutes les cartes en main pour attirer les talents !
Quels profils recherchez-vous pour accompagner votre croissance ?
Nous recherchons principalement trois types de profils : des experts en infrastructures systèmes et réseaux, des experts en Threat Intelligence, et des experts en Machine Learning appliqué à la cybersécurité. Nous espérons profiter du vivier rennais, et des chaires et écoles présentes ici, mais aussi aider les futurs talents de par notre expertise. Nous sommes des passionnés.
Face aux mastodontes de la cybersécurité présents sur le marché, comment expliquez-vous le succès de Gatewatcher ?
Il est lié à la qualité de notre produit, qui détecte extrêmement bien les menaces. Notre objectif est de rester à la pointe en R&D pour continuer à être les meilleurs. Nous comptons profiter de l’écosystème cyber rennais et breton et mettre à profit nos compétences. Nous sommes donc très ouverts à de nouvelles collaborations avec les entreprises locales.
Globalement, notre stratégie n’a pas vraiment été bousculée par le Covid-19. La pandémie nous a plutôt conforté dans nos choix d’investir le marché des PME et de nous développer à l’international… Nous continuons d’avoir d’importants besoins en recrutement pour accompagner notre développement à Rennes et à l’international.
- Plus d’infos sur www.gatewatcher.com
*Le Whoorks Rennes Gare est un concept créé par le Groupe rennais Legendre. Cet immeuble de 9 niveaux et 5 000 mètres carrés propose une offre de location de bureaux en Flex Office adaptée à tous types et toutes tailles d’entreprise.