Parlez-nous la success story de Spectaculaires…
L’entreprise a été créée en 1987 et proposait alors deux activités principales : l’assistance technique, et la conception et création d’événements. Nous avons depuis embauché à peu près une personne par an (techniciens, graphistes, ingénieurs…)
D’une part, nous sommes parmi les pionniers dans ce qu’on appelle « le mapping vidéo* » qui sublime les architectures et les patrimoines tout en y racontant des histoires. D’autre part, nous avons très vite imaginé nos créations en faisant « un pas de côté », c’est-à-dire, en proposant relecture de l’environnement. Ce furent les « Safari Lumière » en Côtes d’Armor, en pays d’Auge ou du côté de Rochefort en Charentes, la mise en lumière des Mégalithes de Carnac en 1994 et de nombreux autres rendez-vous sur toutes sortes de théâtres extérieurs ou intérieurs.
Aujourd’hui, notre entreprise est répartie en plusieurs pôles d’activités : la création et la réalisation de spectacles et d’évènements bien sûr ; la prestation événementielle ; et le négoce et l’installation d’équipements scéniques et multimédias. Spectaculaires est d’ailleurs partenaire du Bureau des Congrès pour l’organisation d’évènements professionnels à Rennes.
(*Technique permettant de projeter des vidéos sur des volumes en jouant avec leur relief)
Quel est votre rôle aujourd’hui au sein de Spectaculaires ?
Je suis le Président Directeur Général et plus que jamais « aux manettes » avec la crise du Covid-19 que nous traversons ! Même si je ne suis pas seul : en décembre 2019, nous avons accueilli Ulrich Brunet en tant que Directeur Général. Il a en charge le management des équipes et la gestion administrative de l’entreprise. Pour ma part, je continue d’être un « allumeur d’images ». Mon rôle est de trouver des solutions pour la reprise. Après avoir repris notre indépendance financière en 2018, je m’attelle aujourd’hui à garantir l’indépendance immobilière de l’entreprise. Et sur le plan de l’activité, Spectaculaires a dû revoir et étoffer son offre pour s’adapter aux nouvelles conditions sanitaires.
Comment avez-vous géré l’impact de la crise sanitaire sur votre activité ?
Nous avons un sacré challenge à relever, même si ce n’est pas le premier. Tous nos événements du printemps et de l’été 2020 ont été annulés. Mais nous avons rempli une partie de notre calendrier 2021 avec les événements reportés, ce qui est plutôt rassurant.
A l’heure du Covid-19, nous ne pouvons plus proposer de spectacles en tant que tels, afin d’éviter tout rassemblement. Nous avons donc travaillé sur de nouveaux formats : des « parcours lumières » à la ville ou en campagne, des « itinérances scénographiées » et des installations « urbi et orbi » hors-les-murs. Notre partenaire historique, la ville de Rennes, nous a suivi dans cette démarche tout comme d’autres villes telles que Nancy, Avignon, ou Angers…
Nous sommes restés créatifs. D’abord à travers les projets que nous avons dû revisiter – comme les projections d’été au Parlement de Bretagne – ou la naissance de projets inédits comme « La Tour solidaire et créative » (relayé sur la Tour Signal du Couvent des Jacobins) : une projection monumentale sur « la Tour de la Sécu » mêlant portraits et oeuvres d’artistes rennais, diffusée au mois de mai en hommage aux combattants du coronavirus. Nous avons donc cherché à embellir l’espace public tout en préservant chacun, dans le respect de la distanciation physique.
Quels sont les projets sur lesquels Spectaculaires peut aujourd’hui compter ?
Nous poursuivons notre travail de création de spectacles : « Couleurs » à Rennes, « Les Mathématiques » à Genève, « Millefleurs » à Angers… Nous travaillons également sur des scénarios à base de « Facéties ». Ce sont des boules à facettes revisitées – les Snowmen, les Têtes de punk, la Poule à facettes, et bientôt la Fleur à facettes – destinées à mettre les villes en lumière pour la fin de l’année. Ces facéties s’inscrivent dans le ré-enchantement des parcours urbains. Des lumières festives pour chasser la morosité liée au Covid-19 !
Spectaculaires a également été retenu pour mettre en lumières l’inauguration de l’année de la France à Tokyo (Japon) en 2021, sous l’égide du ministère des Affaires Étrangères. Les projets internationaux sont en stand-by pour 2020, mais nous comptons bien poursuivre notre développement international via nos contrats pluriannuels avec la Suisse ou l’Italie, et national, et développer notre offre de spectacles liée à la valorisation du patrimoine.
Enfin, nous continuons à développer notre offre « prestataires » : avec les acteurs culturels du territoire, sur de nombreux événements et festivals comme les Trans Musicales, le Festival du Roi Arthur, Mythos… ; et avec les acteurs économiques du territoire comme le Couvent des Jacobins, le Centre des Congrès de Rennes auprès duquel nous sommes référencés.
30 ans, nouvelle stratégie, nouveaux talents : Spectaculaires est à un tournant de son histoire…
Spectaculaires entame la phase 2 de son existence depuis 2017. A cette occasion, nous avons mis en perspective « les 30 prochaines années », en travaillant en particulier sur deux grands enjeux pour l’entreprise.
D’abord, continuer à innover pour proposer une offre de services renouvelée. Pour cela, nous avons intégré dans l’équipe de nouveaux talents qui nous apportent un regard neuf. Nous avons également ouvert notre cercle créatif, le label Allumeurs d’Images, à de nouveaux talents. Par exemple, pour le futur spectacle sur le parlement « Couleurs » de Rennes Métropole, nous avons par exemple collaboré avec deux artistes rennais bien connus…. Notre offre se veut également plus engagée, via l’accélération de notre transition éco-responsable.
En quoi consiste cette transition écologique justement ?
Dès 2009, nous avons été pionniers en la matière en lançant une scène « Greenlight » aux Trans Musicales de Rennes. Nous avons décidé d’investir dans des solutions techniques éco-performantes pour la location, la vente et les prestations. Concrètement, il s’agit de renouveller tout notre matériel pour des équipements basse consommation.
Nous voulons aller plus loin en proposant des solutions totalement autonomes. Pour les festivals par exemple, en couplant des panneaux solaires avec un système de batterie. Nous travaillons donc à développer des partenariats avec des acteurs du territoire spécialisés dans ces domaines.
Il y a un véritable intérêt pour Spectaculaires : dans l’utilisation et la logistique liées au matériel (moins de câbles à transporter, une plus faible consommation d’énergie…), dans sa durée de vie… Et cette perspective de développement est inscrite dans nos valeurs.
Mais au-delà de nous inscrire dans une démarche d’éco-labélisation, notre volonté est aussi pédagogique : diffuser les bonnes pratiques et être capable de répondre à une préoccupation croissante de nos partenaires et clients. C’est dans cet esprit que nous avons lancé notre solution éco-responsable pour les entreprises, « Pigments » : un service tout-en-un pour mettre en lumière le patrimoine bâti et industriel, qui limite la pollution nocturne et les interventions techniques.
Comment naissent les créations de Spectaculaires ?
Nous répondons bien sûr à des appels d’offres mais nous préférons co-construire les projets en amont de toutes les formalités. Notre travail est d’écouter et de raconter des histoires, et cela va bien au-delà de la démonstration de moyens techniques. Le résultat doit plaire à tous : de l’enfant au doctorant, du français à l’étranger, de l’amateur de musique classique à celui qui n’y connaît rien…
Vos projections s’exportent partout, en France comme à l’international…
Nous travaillons régulièrement en Suisse (Genève), en Belgique (Bruxelles), en Italie, en Allemagne, au Magreb, au Vietnam (Ho Chi Minh), aux Philippines, en Ukraine et bien d’autres pays encore…
La Villa Médicis à Rome, la Cathédrale de Ratisbonne en Allemagne, les Invalides, Notre Dame de Paris, l’Abbaye de Paimpont, la Cathédrale de Quimper, de Nantes, de Sens ou de Bayeux, le Palais des Papes à Avignon, ou la fin d’année à Landerneau, la Fête des Lumières de Lyon… Nous sommes fiers d’avoir eu carte blanche sur de grands monuments du patrimoine français et mondial. Tant que l’on respecte le lieu et que l’on embarque le public dans une histoire, il est au rendez-vous.
Pour conclure, quels sont les avantages d’être implanté sur le territoire breton plutôt qu’à la capitale ?
Ils sont nombreux ! La Bretagne est un lieu de vie attractif avec une très bonne qualité de vie, ce qui constitue un véritable atout pour attirer les talents. Sa situation géographique est aussi très avantageuse et la mobilité s’y est énormément développée ces dernières années (1h25 de Paris en train, un aéroport international…). Aussi, nous n’avons jamais envisagé de nous implanter à Paris.
Etre breton est par ailleurs un vrai atout à l’international. Nous sommes toujours accueillis à bras ouverts à l’étranger, parfois même par les associations de bretons locales !
Enfin, le secteur de l’industrie culturelle et créative est très dynamique à Rennes, ce qui constitue un véritable avantage pour nouer des partenariats.