Dans 4 ans, Paris accueillera les Jeux Olympiques. On le sait, l’événement est un formidable levier sportif et économique pour tout pays organisateur. Teddy Riner a voulu saisir cette opportunité pour former les professionnels de la communication qui manquent cruellement au monde sportif français.
En 2019, il cofonde la première School of Sports à Paris, en s’appuyant sur l’expertise, le réseau et les locaux de MédiaSchool. Un an plus tard, deux autres écoles voient le jour à Toulouse, et à Rennes, où 27 élèves ont fait leur rentrée il y a 2 mois. Ils deviendront chefs de projet événementiel, directeurs marketing et communication, community managers, business developers… Des formations et des métiers qui existent déjà, non ? « Bien sûr » approuve Christophe Lechat « mais ils ne sont pas spécifiques au monde du sport. Or c’est un secteur particulier.On ne vend pas un événement sportif, un club comme on vend un kilo d’oranges. Pour préparer 2024, le marché a un besoin urgent de professionnels passionnés avec des compétences en communication, en digital, en marketing, en management, en relations publiques et presse. »
Les J.O de 2024… et après ?
La question mérite d’être posée : accompagner les acteurs du monde sportif jusqu’aux J.O. est motivant, mais les diplômés des Schools of Sports ont-ils un avenir après 2024 ? « Forcément » rassure Christophe Lechat. « Les futurs J.O. agissent comme un catalyseur, mais le besoin de communication existe depuis longtemps et perdurera après 2024 : les organisateurs d’événements doivent communiquer via les réseaux sociaux, les entreprises qui investissent en sponsoring ont besoin d’en faire une stratégie de communication, les clubs recherchent des communicants… En France, le sport n’est pas considéré comme un secteur sérieux, comme il peut l’être dans les pays du Nord ou aux États-Unis».
Le poids économique du sport est pourtant important. « Rien qu’en Bretagne, le golf, le foot, le basket, le volley, la voile créent de nombreux emplois» ajoute le directeur du campus. «Nous avons besoin, et nous aurons de plus en plus besoin, de professionnels de la communication. Les débouchés existent, dans les entreprises mécènes comme chez les partenaires d’événements ou d’athlètes. Nos apprenants sont en capacité, pour le compte des marques, de valoriser l’investissement humain et financier consenti. Ce dernier point est, à notre sens, l’un des leviers de la professionnalisation de la communication sportive sur notre territoire. Le sport véhicule des valeurs dans lesquelles de nombreuses entreprises bretonnes se reconnaissent, le sponsoring sportif a pour elles un sens, et est un vecteur de communication efficace. » À condition de savoir le mettre en valeur.
Des candidats motivés
Pour intégrer Rennes School of Sports, on l’aura compris, il faut aimer le sport et être motivé. Il faut aussi être titulaire d’un Bac+3 (ou équivalent). L’école ouvre également ses portes aux athlètes en reconversion, « un accueil qui tient à coeur à Erwan Guillet, responsable de la formation et lui-même ancien sportif de haut niveau » explique Christophe Lechat. À la clef, un diplôme Bac +4/+5* (M1/M2), reconnu par l’État.
La formation se déroule en alternance, en contrat de professionnalisation ou en apprentissage. 4 jours en entreprise, 1 jour à l’école, dans les locaux de MediaSchool situés dans le centre de Rennes.
On peut se demander si pour les élèves, trouver une entreprise n’a pas été trop compliqué en cette période de Covid : « On ne se plaint pas. 24 de nos étudiants ont trouvé une alternance, 3 attendent une réponse. L’aide à l’embauche proposée par l’État a été un gros coup de pouce. Le travail que nous avons fait en amont pour faire connaître notre formation sur le territoire a aussi porté ses fruits. »
* M2 : ouverture en septembre 2021
- Plus d’informations sur le site de Rennes School of Sports
(Photos : MediaSchool Rennes)
Propos recueillis par Béatrice Erksen.