champ Agriodor

Agriodor accompagne les agriculteurs dans la transition écologique

Agriodor s'est installée cette année au Biopôle, la pépinière rennaise gérée par Citédia.

En proposant une solution de biocontrôle pour protéger les cultures, la startup accompagne les agriculteurs dans la transition écologique. Elle construit actuellement son propre labo, le premier laboratoire d’écologie chimique privé d’Europe.

À l’INRAE de Versailles, le docteur Ené Leppik a travaillé pendant 5 ans sur les interactions insectes-plantes. Ses travaux ont débouché sur la création d’Agriodor en 2019, sur la mise au point d’une technologie alternative aux insecticides pour lutter contre les attaques des ravageurs, et sur un dépôt de brevets. La startup crée des parfums révolutionnaires à base de kairomones qui permettent de remplacer les insecticides par des méthodes de piégeage respectueuses de l’environnement.

Jusqu’à 6000 insectes ravageurs par hectare et par semaine « piégés »

La bruche de la féverole (ou fève) a été le premier insecte visé. Ce coléoptère, dont les attaques rendent les graines de la légumineuse impropres à la consommation humaine, limite sa valorisation et a fait perdre à la France le marché à l’export. Agriodor piège la bruche en reproduisant les composés sémio-chimiques produits par les fleurs et les gousses de la féverole. Une solution écologique, sans impact sur les pollinisateurs, prometteuse : la solution piège jusqu’à 6000 bruches par hectare et par semaine.

Agriodor développe le biocontrôle en agriculture
©Agriodor

« Nous sommes une des seules sociétés européennes à travailler les substances odorantes du type kairomones » explique Camille Delpoux, Responsable du développement chez Agriodor. Pourquoi ? « C’est un domaine qui nécessite des compétences pluridisciplinaires. Si les phéromones sont utilisées en agriculture depuis les années 80,  le travail sur les kairomones, que nous reproduisons, exige de nombreuses compétences. »

Une commercialisation en 2022

La solution développée par la startup pour protéger la féverole est actuellement en phase de pré-commercialisation, tout comme les déclinaisons pour les bruches du pois et de la lentille. La commercialisation et le développement à l’international sont prévus en 2022. « Nous prenons notre temps, car il est primordial de prendre en compte les attentes et les retours des agriculteurs et des producteurs » poursuit la jeune femme. « Nous les intégrons dès la fin de la R&D et dans la phase de test grandeur nature. Suite à leurs remarques, nous poursuivons par exemple notre travail sur les pièges pour en optimiser la praticité. Nous allons également développer des solutions plus mécanisées et notre offre de services. Si nous voulons accompagner le monde agricole dans la transition écologique, nos produits doivent être efficaces et adaptés à ses pratiques. »

Rennes, une terre d’accueil

Agriodor a de l’ambition. Mais la croissance passe par la création d’un laboratoire en propre, difficile en région parisienne. Il faut déménager et en 2020, l’équipe dirigeante lorgne vers la province. La ville choisie devra répondre à plusieurs critères : « disposer de locaux pour installer notre futur laboratoire, se situer au coeur d’un territoire agricole pour intégrer dans nos travaux les acteurs de l’écosystème, être proche d’unités de recherche qui nous complètent, nous permettre de bénéficier d’un accompagnement propre aux startups agricoles, faciliter le recrutement de collaborateurs à haut potentiel » énumère Camille Delpoux. Rennes remporte la mise.
Accompagnée par Le Poool et Rennes Métropole, « qui nous ont aidés à trouver nos bureaux et labo, et nous ont mis en contact avec les acteurs du territoire », Agriodor arrive à Rennes et installe ses paillasses et son équipe R&D au Biopôle, pépinière dédiée aux entreprises des domaines des biotechnologies, de la chimie, de la pharma et de la santé.

L'équipe Agriodor à la pépinière Biopôle de Rennes
©Agriodor

Un environnement favorable

Agriodor collabore aujourd’hui avec  l’IGEPP (Institut de Génétique, Environnement et Protection des Plantes),  l’équipe Ecologie et génétique des insectes du professeur Anne-Marie Cortesero à l’INRAE. Deux techniciens de labo « de haut niveau » viennent d’être embauchés pour étoffer le staff R&D qui fait monter l’équipe à 10 collaborateurs, le recrutement d’un ingénieur agro est en cours (« Rennes est très attractive, grâce notamment à la présence d’Agrocampus Ouest » note la directrice du développement). Au Biopôle*, entourée de sociétés du domaine des biotechnologies « qui apportent une dynamique aux équipes », la startup monte son propre laboratoire d’écologie chimique privé, une première européenne. Elle continue à bénéficier de l’accompagnement du Poool, « pour nous aider à monter en compétence, nous faire connaître des acteurs régionaux et nous permettre de rayonner. Nous apprécions vraiment la bonne entente et la communication entre ces acteurs : elles font avancer les projets rapidement ! » (*une pépinière Citédia)

Des solutions d’avenir

Remplacer les insecticides par des technologies alternatives inoffensives pour l’homme et la nature est l’avenir. Agriodor fait partie de cet avenir. La startup vient d’ailleurs d’être sélectionnée pour intégrer le Plan National de Recherche et Innovation (PNRI) afin de trouver des solutions alternatives aux néonicotinoïdes réautorisés pour protéger la betterave.

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