Quelles entreprises recrutent à Rennes Métropole ?
Tout type d’entreprises, que ce soit des startups, des PME ou des grands groupes. C’est toute la force et l’intérêt du bassin rennais. Il y a une très belle dynamique liée en partie l’arrivée de la LGV entre Rennes et Paris, qui a indéniablement renforcé l’attractivité du territoire.
Justement, quelle analyse faites-vous du bassin rennais dans votre secteur ?
Le bassin d’emploi rennais est en forte tension dans le domaine du numérique. Nous observons une pénurie de candidats et en parallèle, une inflation des rémunérations, ce qui est plutôt logique. A titre d’exemple, actuellement, un(e) « dev » Bac+ 5 peut avoir des propositions à 34-35 k€ pour un premier poste à Rennes.
Il semblerait également qu’il y ait un décalage entre l’offre et la demande. Est-ce un manque de formations répondant de manière pertinente aux besoins ? Un manque d’informations sur les formations ? Ou le format de ces dernières (trop courtes, trop théoriques…) ? Toujours est-il que les candidats qualifiés manquent à l’appel pour tous les postes à pourvoir sur Rennes Métropole.
Rennes Métropole est devenue une place forte de la cybersécurité en France. Quel impact observez-vous sur votre activité ?
Cette attractivité permet d’accueillir de nouvelles entreprises, qui auparavant faisaient le choix de s’installer à Paris. En revanche, la concurrence entre les entreprises de la cyber à Rennes contribue à accentuer la tension sur les profils à forte valeur ajoutée ou les compétences rares, car les candidats ont de plus en plus de choix.
Sur quels métiers du numérique recrute-t-on le plus en ce moment ?
Tous les métiers du numérique sont concernés. Il y a néanmoins des profils très recherchés sur la partie développement & data : Dev Full Stack, Dev BI, Consultant ERP, Architecte data… Les entreprises recherchent également des profils ayant une double compétence : une expertise métier couplée avec une expertise technique. Et si ces profils ont 3-5 ans d’expérience, alors ils sont immédiatement très attractifs pour les entreprises.
Quelle est la durée moyenne d’un process de recrutement aujourd’hui ?
Je dirais entre 3 et jusqu’à 9 mois selon les profils. Et plus ils sont experts, plus les process vont être longs ! Ces délais étaient plus courts auparavant, mais la durée du process et de la recherche s’allongent à mesure que la pénurie de candidats s’accroit…
Quels sont les points potentiellement bloquants dans les négociations entre candidats et entreprises ?
On observe une difficulté pour les entreprises à gérer l’inflation des rémunérations. Comment gérer l’arrivée de nouveaux collaborateurs potentiellement mieux payés que des collaborateurs présents depuis plus longtemps ? Les dirigeants s’interrogent sur cette notion de fidélisation et d’équité salariale à l’égard de ceux déjà en poste. De notre côté, il y a un vrai travail de pédagogie de part et d’autre à effectuer.
Il y a également le sujet de l’équilibre vie pro/vie perso, priorité croissante des candidats. Comme dans beaucoup de secteurs, ceux du numérique/digital aspirent avant tout à plus d’équilibre : flexibilité des horaires, télétravail, semaine de 4 jours, etc.
A vous écouter, on a le sentiment qu’aujourd’hui, c’est le candidat qui mène la danse, plutôt que l’entreprise…
Oui, c’est un fait. Qui dit pénurie de candidats, dit aussi candidats que l’on s’arrache. Et comme dit l’adage, tout ce qui est rare est cher ! Je ne sais pas si c’est une bonne chose mais c’est la réalité à Rennes et sans doute dans d’autres métropoles.
On a beaucoup parlé des exigences des candidats. On en oublierait presque celles entreprises. Quelles sont leurs attentes aujourd’hui, en matière de soft skills notamment ?
Une récente étude de Dell et du think thank « L’Institut du Futur » expliquait que 85 % des emplois de 2030 n’existaient pas encore. On sait qu’il y a une constante évolution des technologies et donc des compétences recherchées. Les entreprises font donc de plus en plus le choix d’investir dans les softs skills pour préparer l’avenir.
De plus, j’observe une part de plus en plus importante de profils avec une double compétence : métier et technique. C’est une tendance qui va s’accentuer. En parallèle, les entreprises recherchent des candidats avec un vrai savoir-être : cela implique que les candidats sachent bien échanger et communiquer, notamment en interne, avec les différents services de l’entreprise. On peut parler aussi de leur capacité à s’adapter, à analyser et mettre en place des plans d’actions efficaces afin de résoudre des problèmes complexes, de leur curiosité ou encore de leur sens du service… Bref, comme les candidats, les entreprises vont sans aucun doute continuer à relever leur niveau d’exigences dans les prochaines années.
Pour conclure, quels atouts du territoire jouent en faveur des recruteurs ?
Pour les profils du numérique et de la cyber, il y en a plusieurs. Nous avons évoqué la LGV qui relie Rennes à Paris en 1h25, mais il y a aussi l’immobilier, dont les prix sont bien moins élevés qu’à Paris, même si la tendance est à la hausse ! Et puis, il y a surtout une vraie offre en matière de qualité de vie, avec la campagne et la mer à proximité.
Indépendamment de ces atouts, j’ai le sentiment que les candidats intéressés par le fait de venir à Rennes ont globalement déjà eu une expérience positive de la capitale bretonne. Soit au travers de leur vie étudiante, de leur participation à des événements rennais, en city-break, soit via des attaches familiales ou amicales. Expérimenter Rennes est semble-t-il la meilleure façon de découvrir la ville et donne envie de s’y installer !
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(Photo de Une : iStock – BartekSzewczyk)
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