Le premier confinement aura eu raison de l’exceptionnelle dynamique de croissance de l’emploi des cadres enregistrée en 2019. La crise sanitaire et économique a entraîné une baisse en 2020 avec un taux de recrutement de moins 30 à 40 % sur le plan national.
La Bretagne enregistrait une tendance négative de 32% de recrutements de cadres à la sortie du premier confinement, puis une relative reprise en octobre-novembre 2020 lorsque le moral des entreprises a pu, pour certaines d’entre elles, repartir au beau fixe. « En Ille-et-Vilaine, nous enregistrons une baisse de 11 à 12% du 1er juin au 31 décembre 2020 par rapport à la même période en 2019 » précise François Fillatre.
« Ceux qui sont déjà en poste préfèrent ne pas prendre de risques«
Aujourd’hui, les cadres qui sollicitent l’Apec ne sont plus majoritairement des cadres en activité qui souhaitent intégrer une nouvelle entreprise. La crise sanitaire a eu raison de la mobilité externe. « Ou alors, elle sera subie » assure François Fillatre. «Aujourd’hui, nous avons autant de cadres en activité que de cadres en recherche d’emploi qui font appel à nos services. Ceux qui sont déjà en poste préfèrent ne pas prendre de risques en ce moment. Il y a toutefois un nombre non négligeable de cadres qui se sont rendu compte, à la faveur de la crise, que leur entreprise n’avait pas forcément bien géré la situation (télétravail, conditions de travail au bureau…) et qui veulent partir. »
Les exigences des cadres n’ont pas disparu pour autant ; l’équilibre vie professionnelle-vie personnelle ainsi que des conditions de travail agréables restent des facteurs importants de mobilité, en particulier chez les jeunes diplômés qui placent, pour beaucoup, la RSE au centre de leurs préoccupations. « Et du côté des entreprises, nous sommes de plus en plus sollicités sur la marque employeur, preuve qu’elles ont conscience qu’il faut rester attractif quelle que soit la situation économique. »
Les jeunes diplômés très impactés
Les jeunes diplômés sont les plus touchés par cette diminution des recrutements. Nombreux sont ceux qui n’ont pas pu effectuer leur stage de fin d’études normalement, donc valider leurs acquis, et qui ont obtenu leur diplôme en décembre et non en juin. Pour eux, le marché de l’emploi s’est considérablement réduit. « Les entreprises qui recrutent ont tendance à chercher des personnes expérimentées et opérationnelles immédiatement dans la situation actuelle. » Dans ce contexte, en appui aux mesures gouvernementales, l’Apec s’est engagée à aider ces jeunes en difficulté. « La Bretagne, et Rennes en particulier, sont dans cette dynamique-là. Nous avons mis en place un accompagnement collectif et individuel pour les jeunes qui le souhaitent, à partir de Bac+3, pour les aider à décrocher leur premier job. »
Le territoire rennais reste très attractif
En pleine crise économique, Rennes conserve les atouts d’un territoire toujours aussi attractif. François Fillatre a constaté, comme d’autres acteurs de l’emploi, la tendance des Parisiens à vouloir s’établir en province et la capitale bretonne conserve son statut de ville dynamique. « Non loin de la mer, elle est surtout proche de Paris et c’est un atout considérable. »
- Note : en 2021, l’Apec change son logo et développe une nouvelle raison d’être : « accompagnant les mutations du travail et de l’emploi, l’Apec s’engage pour une action efficace, inclusive et prospective au service de l’intérêt général et du dynamisme des territoires, pour les cadres, les jeunes diplômés et les entreprises. »