Présentez-nous Cookorico : à partir de quels constats avez-vous créé cette plateforme de recrutement ?
J’ai longtemps travaillé moi-même dans la restauration avec diverses expériences en France et à l’étranger. J’’ai également été le gérant d’un hôtel à Lorient de 2005 à 2013. Tout au long de mon parcours, j’ai croisé des hôteliers et des restaurateurs qui évoquaient constamment la problématique du recrutement dans le secteur. A l’époque, au début des années 2000, il n’y avait pas de solution RH. On avait simplement recours aux sites d’annonces.
En 2014, après avoir vendu mon établissement, je me suis penché sur cette problématique et j’ai lancé Cookorico en octobre 2016, la solution emploi dans l’hôtellerie-restauration sur toute la France. Un an plus tard, nous avions la version définitive de la plateforme. Nous étions trois collaborateurs mais nous passerons bientôt à huit.
Aujourd’hui, nous sommes basés à Rennes. Nous proposons 1500 offres d’emploi, nous comptons plus de 600 clients et recensons 70 000 candidats. Nous sommes devenus en moins de deux ans un acteur incontournable du recrutement dans ce secteur en France.
Comment fonctionne Cookorico ? A qui s’adresse-t-elle ?
Elle est destinée à deux populations : aux candidats qui y trouvent les offres d’emploi et peuvent postuler en ligne. Et aux recruteurs à travers une solution payante : nous leur proposons la publication de leurs annonces, la multidiffusion, la gestion des candidatures, l’accès à une CVthèque et la création de la page « Carrières » sur le site de leur établissement. Nous apportons une solution clé en main sur douze mois. Nous proposons une option multi-établissements et multi-utilisateurs. Les hôteliers et restaurateurs disposent enfin d’une réelle solution RH.
Comment vous faîtes-vous connaître des recruteurs ?
En les démarchant tout simplement et de plus en plus par le bouche-à-oreille qui fonctionne très bien. Les établissements font de la cooptation.
Pourquoi tant de difficultés pour recruter dans ce secteur ?
Ce sont des métiers très exigeants : on travaille le soir, les dimanches, les jours fériés… Les amplitudes horaires sont importantes. De plus, certains métiers demandent peu de diplômes pour des salaires peu élevés. Enfin aujourd’hui, le bien-être est important, l’équilibre entre vie professionnelle et vie privée est essentiel pour les nouvelles générations. Certains sacrifices sont plus difficiles à accepter.
Qui sont les recruteurs qui font appel à vous ?
Cela va de la sandwicherie aux trois étoiles au Michelin : restaurants, brasseries, chaînes de restauration, hôtels de toutes catégories… Mais l’essentiel de notre activité, c’est-à-dire 70 %, concerne la restauration car la demande est plus forte. La saisonnalité dans ce secteur implique un turn-over permanent. C’est d’ailleurs le secteur en France où on constate le plus de turn-over. Notre solution RH leur donne plus de visibilité et leur fait gagner du temps. Ils sont surtout visibles sur de nombreux supports numériques et peuvent s’adresser à une génération très connectée qui va postuler en ligne sans forcément se déplacer. L’affichette sur la porte d’entrée du restaurant est révolue !
Quels sont les métiers qui connaissent un fort déficit de candidats ?
Ce sont les métiers créatifs et donc avant tout les cuisiniers et chefs de cuisine. Trouver un bon cuisinier, qui soit un créatif de qualité, c’est difficile. Mais auparavant, les recruteurs cherchaient des candidats dans leur région. Aujourd’hui, la jeune génération est beaucoup plus mobile. Cookorico offre la possibilité de chercher des candidats partout en France.
Parlez-nous de l’accompagnement par Le Village by CA Ille-et-Vilaine : quels sont les objectifs ?
Nous sommes accompagnés depuis le 1er Juillet 2019. L’objectif est de pouvoir industrialiser un process. Cela va nous permettre de transformer le nom Cookorico en marque, de gagner en visibilité et de bénéficier du réseau du Village.
Faire carrière à Rennes, pensez-vous que ce soit possible ?
C’est plus que possible ! Quand j’ai lancé Cookorico, j’habitais à Lorient. Je suis Rennais d’origine et j’ai choisi de revenir à Rennes pour y trouver plus facilement des compétences techniques aussi bien avec les écoles que sur le marché. Venir à Rennes m’a permis de booster mon activité.
Travailler et vivre à Rennes, le combo gagnant ?
Tout à fait, tout est très accessible même si je ne vous cache pas que chez Cookorico, on attend la deuxième ligne du métro avec impatience. Rennes bouge tout le temps, de nouvelles infrastructures se mettent en place. La ville est très attractive et proposent de nombreux événements culturels ou sportifs intéressants.
Plus d’infos sur Cookorico
(Propos recueillis par Sabrina Rouillé)