Le CJD a été créé en France en 1938. C’est une vieille dame…
C’est en effet un mouvement patronal qui a un certain âge, mais qui a toujours été novateur. Il regroupe aujourd’hui 5500 dirigeants dans 118 sections locales comme celle de Rennes, qui compte 110 adhérents. Nous sommes mus par la même volonté : nous former au métier de dirigeant, à l’innovation, au management, en gardant en tête que l’économie doit être au service de l’homme. Le dirigeant d’aujourd’hui ne peut plus ressembler à celui d’hier. Nous croyons qu’il doit être humaniste et engagé.
C’est quoi, un(e) dirigeant(e) humaniste et engagé(e) ?
C’est quelqu’un qui a besoin de donner du sens à ce qu’il fait, à la mission de son entreprise. Quelqu’un qui se remet en question, s’inspire des autres, se forme pour s’adapter au monde qui bouge et accompagner ses évolutions, pour innover. Quelqu’un qui prend soin de lui et des autres, dans son entreprise et en dehors. Quelqu’un qui a des valeurs sans être partisan, et a conscience qu’il a sa part de responsabilité dans le développement du territoire sur lequel il travaille et vit.
Pourquoi adhérer au Cercle des Jeunes Dirigeants ?
Pour être accompagné dans cette démarche, qui n’est pas innée. Nos formations sont là pour ça. Nos membres se retrouvent chaque mois en commissions, par groupes de 8 à 12, pour travailler toute l’année sur une même thématique qu’ils auront choisie. Parallèlement, nous organisons plusieurs fois par an des formations sur différents thèmes comme l’analyse financière, la prise de parole en public, le management, les outils de mind mapping… Enfin, la section rennaise se réunit une fois par mois lors d’une plénière, autour d’un intervenant, lié ou pas au monde de l’entreprise. Nous avons par exemple reçu Albert Moukheiber, docteur en neurosciences, psychologue clinicien, qui nous a parlé du fonctionnement du cerveau, la conteuse Violaine Magnat, qui nous a aidés à travailler sur l’oralité… Ces plénières organisées autour d’invités inspirants permettent d’élargir nos horizons.
Cette émulsion commune est indispensable ?
Oui, assurément. Il est difficile de réussir et de durer seul. Réfléchir avec d’autres est stimulant. Le CJD permet de rompre l’isolement du dirigeant, qui n’est pas un mythe. On peut être très entouré, par sa famille, ses amis, mais se sentir très seul au moment de prendre des décisions. On a besoin pour ça d’échanger, de réfléchir avec des gens qui comprennent nos problématiques.
La solidarité est également au coeur de vos actions ?
Effectivement. Au sein de la section tout d’abord, lorsque nous mobilisons rapidement des outils d’aide à la décision pour un membre qui se trouve en difficulté, et en dehors du CJD : nous incitons nos membres à s’impliquer dans le bénévolat. La tenue d’une de nos plénières sur le site de la communauté Emmaüs de Hédé-Bazouges, avec les compagnons, participe de cette volonté. Nous y avons rencontré des représentants des associations nantaises Lazare, qui développe des colocations solidaires entre jeunes actifs bénévoles et sans-abris, et Les Bureaux du Coeur, qui favorise l’accueil de personnes en grande précarité au sein des bureaux des entreprises, le soir et le week-end.
Vous êtes co-président depuis un an, et pour un an encore. Et après ?
Je redeviendrai membre du CJD, comme mon binôme Aurélien Pasquier. Deux co-présidents sont élus tous les deux ans, sans possibilité de se représenter. En fin de mandat, une plénière « prestige » est organisée, ouverte à tout le monde pour faire rayonner la section, autour d’un invité réputé. Nous avons reçu Yann Arthus-Bertrand il y a deux ans, Mike Horn il y a quatre ans. On va essayer de faire aussi bien l’année prochaine !
- Plus d’informations sur cjd.net
*Florent Paillereau est PDG de l’agence Conseil 1 Web Linaïa, et Aurélien Pasquier est dirigeant de l’agence de communication Everest.
(Propos recueillis par Béatrice Ercksen)
