Jean-Marc Veille, directeur R&D et Ludovic Le Gall, Directeur RH de Cooper Standard France (CSF)
Née de la fusion de deux équipementiers automobiles, votre société a été créée en 2011 sur le site de la Barre Thomas, où une partie de ses activités et son siège ont pris place.
Pourquoi avoir choisi de rester à Rennes ?
L’entreprise a été co-fondée par 4 personnes qui se sont rencontrés dans un double diplôme entreprenariat et innovation. Il est mis en place par l’Ecole Supérieure de Commerce de Rennes (ESC) et l’Institut national des sciences appliquées de Rennes (Insa). Dans notre Master, nous avions le challenge de monter un projet type d’entreprise. Et plus nous avons travaillé sur ce projet, plus nous avons eu envie de le faire. Comme nous nous sentions bien à Rennes, nous avons voulu rester ici par la suite. Nous avons aussi gagné le grand prix Pépite qui nous a octroyé de quoi développer notre projet. Nous y croyions vraiment, donc nous avons décidé de nous baser à Rennes. Cela ne nous empêche pas de nous développer partout sur le territoire, notamment à Paris.
Avez-vous été accompagnés par les acteurs économiques du territoire ?
La complexité du dossier l’exigeait. Avant d’aboutir à ce résultat qui satisfait tout le monde, des mois de discussions ont été nécessaires. Il fallait mettre autour de la table de nombreux acteurs, qui n’avaient pas forcément les mêmes attentes : les dirigeants de Cooper Standard Monde, le management de CSF, ses salariés, Rennes métropole, la Région, la DREAL, la Direction du travail, les acquéreurs potentiels…Notre PDG de l’époque a défendu le scénario d’une réorganisation du site avec maintien de la majorité des emplois, qui ne pouvait aboutir qu’en convainquant d’éventuels acquéreurs de la possibilité de transformer la Barre Thomas pour accueillir d’autres activités. Rennes métropole a compris les enjeux et a proposé des solutions qui n’ont pas braqué les autres intervenants ; la Région, quant à elle, a su faciliter les échanges entre interlocuteurs.
Est-ce une bonne idée de créer son entreprise à Rennes ?
Pour CSF, certainement ! Nous y trouvons une main d’œuvre très qualifiée dans le domaine automobile. Nous faisons beaucoup de R&D, et le bassin rennais est riche de personnes compétentes. Si on n’y trouve pas le collaborateur voulu, il est facile de le faire venir d’une autre région : la ville attire. Adhérents à la fondation Rennes 1, on apprécie la possibilité de monter des projets collaboratifs avec l’université (par exemple le laboratoire commun LC DRIME), ainsi qu’avec les pôles de compétitivité comme iD4CAR*, interface entre nos équipes, les partenaires potentiels et les financeurs.
*iD4CAR et CSF finalisent un projet de pièce antivibratoire multi matériaux 50% plus légère que celle produite actuellement.